Projet

À Chaque Jour sa Lumière

Tous les jours, peindre le même point de vue aux pastels à l’huile, l’heure variant selon la lumière, selon la marée, la météo…

Tous les jours entrer en symbiose avec la nature, s’émerveiller de ses nuances, se réjouir de ses changements. Pour finir avec une œuvre décrivant la lumière au fil d’une année, un cycle éternellement recommencé, une variation extrême du bord de mer toujours changeant. Pour plus de détails voir le texte explicatif sous les images.

Acquise en 2022 par le Musée des Impressionnismes de Giverny, elle y est présentée cet été, du 14 juillet au 2 octobre, avec leur collection, Monet, Vallotton, Bonnard…

Every day, paint the same point of view with oil pastels, the time varying according to the light, the tide, the weather… Every day, enter into symbiosis with nature, marvel at its nuances , rejoice in its changes. To finish with a work describing the light over the course of a year, an eternally repeated cycle, an extreme variation of the ever-changing seaside. For more details see the explanatory text under the images.

Acquired in 2022 by the Museum of Impressionism of Giverny, it will be presented there this summer, from July 14 to October 2, with their collection, Monet, Vallotton, Bonnard…

Site dédié au projet / Website dedicated to the projectachaquejoursalumiere.net

Reportage France 3  / Reportage Grégoire Auger

Je me sens totalement une artisane de l’art.

C’est à dire que je crois profondément en l’exercice quotidien de la pratique, en l’approfondissement d’un sujet par l’exigence à le peindre encore et encore. Lorsque je suis face à un paysage, même si je l’ai déjà peint des dizaines voir des centaines de fois, c’est en restant immobile à le regarder avec calme que les couleurs m’apparaissent, là un violet au milieu des ocres, ici du bleu dans les verts, comme si la couleur arrivait au fur et à mesure que l’on s’intéressait à elle, mais qu’elle ne se dévoile pas d’entrée de jeu, qu’elle se mérite.

Je suis définitivement une peintre de plein air.

C’est en étant dans le paysage que je peux le restituer, c’est en l’écoutant, en le ressentant, en le vibrant, que petit à petit, par l’intermédiaire de mes mains il arrive sur le papier, il se laisse apprivoiser pour donner une partie de lui-même, un instant qui pourra rester et advenir, à contrario du dehors en perpétuel mouvement.

C’est pour ça que je travaille en petit format, car il me paraît impossible de capter un instant de lumière en grand, il faut une certaine vivacité, une certaine rapidité pour pouvoir attraper au vol une éclaircie ou l’arrivée d’un orage.

En définitive, ce qui m’intéresse dans la peinture de paysage c’est la lumière.

Plus que tout c’est elle qui traduit le vivant, c’est elle qui induit un sentiment. C’est pour cela que je me suis mise à travailler la série, pour pouvoir approfondir la lumière sur un même sujet. C’est à dire, si l’on pousse le raisonnement, qu’il n’y ait plus de sujet, que le sujet ne soit plus qu’un prétexte à traduire la lumière.

C’est sur ces intuitions que j’ai répondu à l’appel à projet du festival Normandie Impressionniste, en leur proposant de peindre un même sujet tous les jours pendant un an : le phare de Saint-Valery-en-Caux en normandie. En choisissant un point de vue sans végétation, je suis entrée directement dans ma quête, à savoir décrire la lumière par le ciel, plus exactement même, la lumière à travers les nuages, car ce sont bien les nuages qui captent la lumière et qui par là permettent de la décrire, ainsi que les reflets de la lumière sur l’eau. L’eau permet de décrire la lumière par ses reflets dedans, abrupts et directs en été, à fleur d’eau et caressant en hiver…

I feel totally an artisan of the art.

I deeply believe in the daily exercise of the practice, in the deepening of a subject by the requirement to paint it again and again. When I am faced with a landscape, even if I have already painted it dozens or even hundreds of times, it is by remaining motionless looking at it calmly that the colors appear to me, there a purple in the middle of the ochres, here blue in the greens, as if the color arrived gradually as one was interested in it, but that it is not revealed from the outset, that it is deserved.

I am definitely an outdoor painter.

It is by being in the landscape that I can restore it, it is by listening to it, by feeling it, by vibrating it, that little by little, through my hands, it arrives on the paper, it let it be tamed to give a part of itself, a moment that can stay and happen, unlike the outside in perpetual motion.

That’s why I work in small format, because it seems impossible to me to capture a moment of light on a large scale, you need a certain vivacity, a certain speed to be able to catch a clearing or the arrival of a storm. .

Ultimately, what interests me in landscape painting is light.

More than anything, it is what translates the living, it is what induces a feeling. This is why I started to work on the series, to be able to shed more light on the same subject. That is to say, if one pushes the reasoning, that there is no longer any subject, that the subject is no longer anything more than a pretext to translate the light.

It is on these intuitions that I responded to the call for projects of the Normandy Impressionist festival, by offering them to paint the same subject every day for a year: the lighthouse of Saint-Valery-en-Caux in Normandy. By choosing a point of view without vegetation, I entered directly into my quest, namely to describe the light by the sky, more exactly even, the light through the clouds, because it is indeed the clouds which capture the light and which by there allow to describe it, as well as the reflections of the light on the water. Water makes it possible to describe the light by its reflections in it, abrupt and direct in summer, at the water’s edge and caressing in winter…